- 1941
Jolivet rencontre Jean Vilar pour qui il écrit la musique de scène pour Aimer sans savoir qui, pièce de Lope de Vega, spectacle qui ne sera jamais représenté.Conférence « Berlioz et les quatre Jeune France » donnée au Théâtre des Mathurins le 25 février, dans le cycle « La musique contemporaine et ses affinités ».
Première audition le16 mai à la R.T.F (Radio Télévision Française) de La Tentation dernière (Jeanne d’Arc), cantate pour solistes, chœur, chœur parlé et orchestre sur un livret de Claude Vermorel.
Rencontres avec Claude Delvincourt, Georges Duhamel, Philippe Gaubert, Henri Ghéon, Jacques Rouché.
Première musique de film avec Arthur Honegger, La Boxe.
- 1942
Il obtient une bourse de l’Association pour la pensée française qui lui permet de quitter l’enseignement.Il compose la Suite delphique.
Musique de scène pour le Mistère de la Visitation d’Henri Ghéon d’où sera tirée la Suite liturgique pour voix, hautbois/cor anglais, violoncelle et harpe qui « allie l’emploi superbement coloré de timbres instrumentaux avec des modes non européens et un style de chant déclamatoire » (Bridget Conrad).
Il écrit Dolorès ou le miracle de la femme laide, opéra bouffe en un acte sur un livret d’Henri Ghéon créé en concert en 1947 et porté à la scène en 1960.
Création en juin, des Cinq danses rituelles par Lucette Descaves. à l’Ecole normale de musique.
Premiers enregistrements sur disques (ballets).
- 1943
Il dirige à la Comédie-Française la musique d’Arthur Honegger pour les représentations du Soulier de satin de Paul Claudel.Il rédige un ouvrage sur Beethoven.
Naissance de son second fils, Merri.
- 1944
29 avril, création du ballet Guignol et Pandore à l’Opéra de Paris (argument et chorégraphie de Serge Lifar, décors et costumes d’André Dignimont) :
« La donnée essentielle du scénario de Serge Lifar qui m’a guidé dans le choix des éléments musicaux de la partition est la suivante : les personnages traditionnels de Guignol y sont considérés comme des êtres humains tandis que le marionnettiste, lui, est un pantin de bois et de toile… Toute musique écrite pour le théâtre doit, avant tout, servir à l’action scénique. Mais là, comme ailleurs « jamais de la nature il ne faut s’écarter », ainsi que le prescrit Boileau. Et, peut-être, que pour se rapprocher de l’homme, pour le retrouver, n’y a-t-il pas de meilleur truchement que les marionnettes ? ».5 décembre Première audition des Danses rituelles à la Société des concerts du Conservatoire sous la direction d’André Cluytens.
Morceau de concours pour le Conservatoire : Chant de Linos pour flûte et piano.
Premières éditions chez Durand et Costallat. - 1945
Le 1er janvier, André Jolivet est nommé directeur de la musique à la Comédie-Française, fonction qu’il occupera jusqu’en 1959. Son attitude vis-à-vis de la tradition musicale de la maison de Molière est tout à fait originale. Lorsqu’il s’agit des pièces de Molière, plutôt que de composer de nouvelles musiques de scène, il se tourne vers les anciennes pages de Lully et les réorchestre. Il écrira les musiques de scène pour cinq pièces de Molière : Le Malade imaginaire (1944), Les Précieuses ridicules (1949), Le Bourgeois gentilhomme (1951), Les Amants magnifiques (1954), L’Amour médecin (1955).
Il dirige également l’orchestre où jouent fréquemment, entre autres, Louis Dilliès, Lily Laskine, les membres du quatuor Parrenin, Jean-Pierre Rampal.Il compose la Première Sonate pour piano (écrite à la mémoire de Béla Bartók qui vient de disparaître), la Sérénade pour hautbois et piano, et sa version pour quintette à vent et hautbois principal.
- 1946
Fanfares pour Britannicus : création à Bruxelles par la Musique des Guides.Voyage en Angleterre avec la Comédie-Française.
- 1947
Création le 31 janvier de la Sonate pour piano par Yvette Grimaud à la Société nationale de musique.
Création le 5 mars de Psyché à Bruxelles sous la direction de Franz André.
Création le 4 mai, audition à la R.T.F. de Dolorès ou le Miracle de la femme laide sous la direction de l’auteur. - 1948
Voyage en Autriche et Hongrie, en avril : concerts et conférences à Vienne (il y dirige la création du Concerto pour ondes Martenot puis celle de la Suite delphique), ainsi qu’à Budapest. Il écrit le Concertino pour trompette.Il est désigné Vice-président des Semaines musicales de Royaumont.
Composition de Hopi Snake Dance, œuvre dédiée à Darius Milhaud qui la fit créer à Tanglewood en août.
- 1949
Les éditions Heugel publient plusieurs œuvres.Composition du Concerto pour flûte et orchestre à cordes qui sera créé l’année suivante par Jean-Pierre Rampal, sous la direction de l’auteur.
- 1950
Création du ballet L’Inconnue le19 avril à l’Opéra de Paris, sur le thème de la guerre et de la paix (argument de Léandre Vaillat et chorégraphie de Serge Lifar).
Travaille sur un autre ballet La Naissance de la Paix, inspiré d’un texte de Descartes écrit pour Christine de Suède et de la suite gravée de Jacques Callot « Les Horreurs de la Guerre » qui ne sera pas terminé.Voyage en Egypte : il y rencontre les égyptologues de l’Ecole française du Caire Alexandre Varille, Schwaller de Lubitsch, étienne Drioton, de Stoppelaère.
Ce séjour en égypte inspire épithalame (dont certains éléments poétiques sont extraits de textes initiatiques de la Haute-égypte) ainsi que le second mouvement de la Première Symphonie (Louqsor).Création du Concertino pour trompette le 10 juin 1950 à l’Abbaye de Royaumont, sous la direction de l’auteur.
La même année, il compose le Concerto pour piano et orchestre (commande de la Radio, sous le titre « Equatoriales »).