« Palette », CD de Nathanaël Carré et l’Ensemble Nuanz

Au programme du CD du flûtiste Nathanaël Carré et de l’Ensemble Nuanz, un arrangement de la Fantaisie-Caprice de Jolivet pour flûte et sextuor à cordes, publié par Ars Produktion, sous la référence ARS 38282.

On y retrouve aussi – dans l’ordre présenté – des œuvres de : Gabriel Fauré, Georges Hüe,  Paul Taffanel, Jean Françaix, Eugène Bozza, Benjamin Godard, Jacques Ibert, Borne et Reynaldo Hahn.

 

Les concerti pour flûte de Jolivet

Chez Claves Records, José-Daniel Castellon, avec l’Orchestre de Lausanne et les Percussions Claviers de Lyon sous la direction de Nicolas Chalvin, a enregistré le Concerto pour flûte et orchestre à cordes et la Suite en concert pour flûte et percussions.
Figurent aussi deux œuvres de Frank Martin : la Ballade pour flûte, orchestre à cordes et piano et Sonata da chiesa.

Réf : claves 50-1818

Œuvres pour flûte de Jolivet : chronique de Jacques Bonnaure

Chez Naxos, Laureate Series : enregistrement par Hélène Boulègue et François Dumont au piano
La musique pour flûte représente probablement la partie la plus enregistrée de l’œuvre de Jolivet. Tout au long de sa carrière, le compositeur a illustré cet instrument primordial, dans lequel il voyait le symbole du souffle initial de l’homme. Jolivet a souvent souligné le caractère spirituel de sa musique. Il faut prendre le mot à la lettre. Spiritus, c’est d’abord le souffle et ce n’est pas pour rien que ses premières œuvres dédiées à l’instrument furent, en 1936, des Incantations, pièces d’inspiration magiques renvoyant à des civilisations archaïques, les Cinq Incantations d’abord, puis l’année suivante L’Incantation « pour que l’image devienne symbole ». Et trente ans plus tard, avec les Cinq ascèses, portant en exergue des citations de Teilhard de Chardin, Max-Pol Fouchet et d‘un papyrus égyptien, il renouvelle ces évocations d’une communion de la matière et de l’esprit. Entre temps, le Chant de Linos, ici donné dans sa version pour flûte et piano, exploitait la même veine, alors que la Sonate pour flûte et piano de 1958, dédiée à Jean-Pierre Rampal, représente un extraordinaire point d’équilibre entre classicisme et invention, complexité et lisibilité. A ces œuvres capitales s’ajoutent ici deux pièces brèves de 1953, Fantaisie-Caprice et Cabrioles, qui synthétisent en peu de temps l’esthétique du compositeur.

Hélène Boulègue a remporté en 2017 le 1er Prix du Concours International de Flûte de Kobé. Au CNSMD de Paris, elle avait travaillé avec Florence Souchard-Delépine et Pierre-Yves Artaud, grand connaisseur de l’œuvre de Jolivet. Elle est aujourd’hui soliste de l’Orchestre de Südwestdeutsche Rundfunk après avoir occupé un poste de second soliste à la Philharmonie du Luxembourg. Elle interprète ces œuvres en virtuose déjà très accomplie, joignant une palette de dégradés de nuances et une musicalité toujours sensible. François Dumont mène de son côté une carrière internationale très active. Dans la Sonate, le duo s’élève au niveau des meilleurs par la précision et la clarté du discours. On attend impatiemment le vol.2

Naxos 8.573885 (distr. Outhere)